Vincent, vous êtes ariégeois et servez comme gendarme adjoint au PGHM à Savignac les Ormeaux depuis Février 2010.
Qu’est-ce qui vous a incité à devenir gendarme adjoint ?
C’est avant tout le métier de gendarme qui m’a attiré. La diversité des missions que l’on peut accomplir. Etre gendarme adjoint me permet de découvrir le métier de gendarme et surtout d’apprendre
un tas de choses, une manière de travailler que je n’aurai jamais connu ailleurs. J’espère aussi que gendarme adjoint sera une étape car je souhaite passer le concours de sous-officier ...
Quel est le quotidien d’un gendarme adjoint affecté au PGHM09 ?
Parmi les différentes tâches qui nous sont confiées, on s’occupe du chien (ndlr. : chien spécialisé en pistage et avalanche) en l’absence du maître de chien. C’est à dire le sortir, lui donner à manger et nettoyer le chenil.
On occupe également le poste de planton. Ce qui consiste à recevoir les appels et prendre les alertes pour les secours en montagne (ndlr. : sous le contrôle d’un sous-officier), puis envoyer les différents messages au CORG et aux unités concernées.
Nous allons aussi nous entraîner avec les gendarmes, nous faisons de l’escalade, de la randonnée et de la course à pied, l’hiver nous pratiquons le ski de randonnée, de piste et de fond.
Avez-vous participé à quelques opérations de secours ? Pourriez-vous nous en parler ?
Oui, il s’agit souvent de recherches de personnes qui se sont égarées des sentiers ou qui sont blessées.
Le secours qui m’a le plus marqué est une recherche de deux dames qui se sont perdues en montagne du côté de Saint Girons plus précisément dans la vallée de Salau. Elles ont passé une nuit dehors à plus de deux mille mètres d’altitude. Nous avons reçu l’alerte le soir vers 22 heures. Le début du secours s’est donc passé au PGHM, le plus important étant de localiser le mieux possible l’endroit où se trouvent les victimes.
Le lendemain matin, la météo ne permet pas une évacuation par hélicoptère. Nous partons donc à pied en direction de salau pour aller récupérer les personnes. Pour les atteindre nous marchons deux ou trois heures et effectuons environ 1300 mètres de dénivelée. Une fois arrivés aux victimes nous faisons un premier bilan pour voir si elles étaient blessées (ndlr. : Vincent a passé le diplôme de Premiers Secours en Equipe de niveau 1 au PGHM). Une dame souffre du poignet gauche et de la cheville droite. Nous lui mettons une attelle de fortune au poignet pour l’immobiliser. Afin de la descendre nous l’installons dans la perche (civière qui permet de transporter des victimes à dos d’hommes en terrain difficile, et qui permet aussi une évacuation par hélicoptère).Nous transportons donc la victime dans notre perche pour rejoindre un col afin de pouvoir descendre dans la vallée. Une fois au col nous décidons de faire glisser la victime dans la pente de gispet humide. Nous nous positionnons à chaque angle de la perche pour la retenir, et nous freinons avec une corde. Arrivés vers mille trois cent mètres nous passons enfin sous la couche de nuages. Nous contactons le détachement aérien pour évacuer la victime le plus rapidement possible vers un hôpital. L’hélico arrive et se positionne au dessus de nous. Il treuille deux secouristes qui remontent ensuite avec la perche et la victime dans l’hélico. La blessée prise en charge, nous descendons à notre véhicule et rentrons à Savignac.
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Yvan duaut (mardi, 08 octobre 2024 21:15)
Merci pour ce témoignage et ce retour d'expérience fascinant !