Au travers de plusieurs articles, nous allons vous présenter quelques unes des missions quotidiennes du gendarme de PGHM, et plus particulièrement en Ariège.
Dans ce premier article nous allons découvrir le « planton ». Chaque jour, et ce durant 24 heures, un personnel est désigné pour exécuter cette mission. Véritable maillon de la chaîne du secours en montagne ariégeois, il en est l’un des premiers acteurs. En effet, entre autres choses, il réceptionne les alertes, transmet les informations aux secouristes premiers à marcher, assure les comptes rendus et véhicule les renseignements utiles au bon déroulement des secours.
C’est aussi un gardien qui renseigne le public, assiste les familles des personnes secourues, veille à la sécurité et à l’entretien des locaux. Voici sa journée :
7h45 : Le planton commence sa journée. Il ouvre les bureaux, monte les couleurs, reprend la ligne téléphonique. Il s’assure que tout est en état de fonctionnement (téléphone, radios, cartographie…). Il est responsable de la bonne marche de l’environnement logistique. Il fait aussi les relevés de la station météo, qu’il transmettra à Météo France Saint Girons. Enfin il prépare le café, pour accueillir ses camarades.
08h00 : Les secouristes arrivent au PGHM. Le planton transmet par voie informatique la liste des personnels de permanence du lendemain au groupement de gendarmerie départementale de l’Ariège à Foix. Toujours de façon informatique, il saisit les différents services commandés.
09h30 : Le prévisionniste de la météo à St Girons appelle. Le planton lui transmet les différentes valeurs relevées. S’il y a lieu, il discute aussi des phénomènes météos qu’il a observés sur le terrain (avalanche, fhoen…).
11h43 : Le centre d’appel d’urgence nous met en relation avec un chasseur, témoin d’un accident de chasse en montagne. Il s’agit d’une blessure par balle, il faut faire vite. Le planton pose des questions, localise l’accident et établit un premier bilan de l’accident. Dans un temps très court il doit être capable de répondre aux questions où, quand, comment, avec qui et parfois contre qui ou quoi. Il transmet toutes ces informations aux premiers à marcher. Il appelle l’équipage d’hélicoptère et lui explique également la situation en insistant sur des données importantes pour l’emploi du moyen aérien (météo sur les lieux, nombre de personnes à embarquer, altitude, poids du matériel…). Le médecin régulateur, quant à lui, détermine ou non la médicalisation de l’intervention.
Pendant que l’opération se déroule, le planton est un véritable relais de la communication. Il est notamment à l’écoute radio et téléphone, retransmet si besoin les bilans au médecin régulateur, prévient les secouristes du lieu d’évacuation, et note les horaires pour la partie judiciaire. Il renseigne également des tableaux informatiques qui servent à établir des statistiques locales, nationales, et à informer la préfecture. Enfin le planton rend compte en temps réel de tous ces évènements à sa hiérarchie.
13h32 : Les secouristes sont auprès de la victime avec le médecin. Un grimpeur téléphone pour demander le secours d’un de ses compagnons, victime d’une chute importante en escalade. D’après les premiers éléments l’homme souffre beaucoup et a des troubles de la conscience. La localisation faite, il faut faire le point avec l’équipe du premier secours pour savoir s’il faut envoyer une deuxième équipe. Finalement ils sont prêts à embarquer. En accord avec le médecin ils déposent la première victime à l’hôpital et se rendent immédiatement sur le deuxième secours. L’équipage hélico est ok, la météo est favorable et il lui reste assez de kérosène pour faire ainsi. Il ravitaillera après avoir hélitreuillé secouristes et médecin auprès de la nouvelle victime. Une nouvelle fois le planton établie les comptes rendus, renseigne, rassure et informe les témoins de ce qui va se passer, véhicule l’information afin que les secours s’enchaînent avec efficacité, sans perte de temps inutile.
15h03 : Les premiers à marcher rentrent au PGHM. Tout le monde va pouvoir se restaurer…un peu. Car une nouvelle alerte tombe. Une randonneuse demande le secours de sa soeur, victime d’une entorse probablement, à plus de 2000 mètres d’altitude. Le café et les gâteaux proposés par le planton sont vite avalés. L’équipage de l’hélicoptère fait de même tandis qu’un avitailleur remplit les réservoirs de kérosène.
La victime est ensuite déposée à l’hôpital. Les examens montreront qu’elle souffre d’une double fracture de la malléole.
18h42 : L’équipe de premiers à marcher rentre au PGHM. Le matériel est nettoyé, désinfecté puis reconditionné pour les missions futures. Puis secouristes et planton s’installent dans la salle de repos du PGHM. Chacun en profite pour raconter comment les choses se sont déroulées de son côté. C’est une sorte de débriefing convivial où chacun peut se rendre compte des difficultés de l’autre, évacuer éventuellement le stress, et partager ses expériences.
19h13 : Tout le monde regagne son logement concédé par nécessité absolue de service, sauf le planton, dernier à partir. Avant de fermer les portes, il assure l’entretien, le rangement et la propreté des bureaux. Ensuite, il descend les couleurs.
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