Ce début d’hiver doux et peu enneigé, largement ensoleillé présente la montagne ariégeoise sous son meilleur jour. Risque avalancheux faible, température clémente, beau temps, ces conditions particulières ne doivent pas faire oublier les bonnes attitudes.
Même s’il y a peu de neige, une avalanche est toujours possible. Le triptyque DVA – Pelle – Sonde, la mise en oeuvre de techniques de déplacement spécifiques, la préparation, entre autres, demeurent obligatoires ...
En ce qui concerne les conditions météorologiques plutôt favorables, il ne faut pas perdre conscience que les jours sont courts et, notamment si l’on est blessé ou égaré, on peut rapidement se retrouver la nuit dehors par des températures négatives, avec un changement de temps imprévu, des batteries de téléphone qui s’épuisent…tout cela mis bout à bout font que ce sont, au mieux, les risques d’accident qui augmentent, au pire, les chances de survie qui s’amenuisent. Fond de sac, vêtements supplémentaires, lampe, etc…sont indispensables.
Enfin, nous tenons à rappeler qu’au départ de ces gestes, ces décisions, il y a le facteur humain. Et en ce début d’hiver nous intervenons fréquemment suite à une défaillance dans ce secteur.
Tout d’abord l’expédition en solitaire est à déconseiller. En effet seul, on est plus exposé, on dispose de moins de matériel, on peut faire des mauvais choix sans s’en rendre compte, on peut s’égarer et sortir complètement de l’itinéraire prévu, ce qui ne facilite pas les recherches…
Ensuite nous remarquons que les personnes ne renoncent pas à temps, ou ne s’adaptent pas lorsqu’elles rencontrent des difficultés imprévues. Illustrons notre propos au travers de cet exemple fictif : un randonneur à raquettes, sportif, s’engage sur un itinéraire classique bien balisé en été, dont l’objectif intermédiaire est une cabane. Il y parvient sans difficultés dans un très bon horaire, laissant présumer que le reste de la sortie se déroulera sans problème. Or, en début d’après midi, il perd l’itinéraire et progresse « à l’instinct ». Son manque de flair le mène dans des pentes bien trop abruptes et qui ne correspondent pas aux difficultés de l’itinéraire normal : il doit franchir des couloirs, errer de terrasses en vires, s’aider des mains, et surtout ne peut plus faire demi-tour. Il est allé bien trop loin dans l’erreur. Son analyse de la situation aurait du le conduire à s’imposer le renoncement et à choisir la sécurité en revenant sur ses pas par exemple. Nous vous laissons méditer sur cette histoire, sachant que de nombreuses personnes secourues peuvent s’y reconnaître, et malheureusement l’issue n’est pas toujours sans gravité.
Olivier GIL et Floran DEYMIER.
Écrire commentaire